Endométriose et alimentation anti-inflammatoire : mythe ou réalité ?
L’endométriose touche près d’1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle provoque douleurs pelviennes, troubles digestifs, fatigue chronique et impacte profondément la qualité de vie.
Face à ces symptômes, beaucoup de femmes cherchent des solutions complémentaires aux traitements médicaux. L’une des pistes les plus évoquées est l’alimentation endométriose anti-inflammatoire.
Mais est-ce un simple effet de mode ou une approche validée par la science ?
Article publié le 24/09/2025, rédigé par Cécile Spiteri
Nutritionniste à Genève | Spécialisée en déséquilibres hormonaux et métaboliques | prise de rendez-vous en ligne | consultation en ligne & en cabinet
Le coeur du probleme
Endométriose et inflammation
L’endométriose n’est pas seulement une maladie gynécologique. C’est une maladie inflammatoire systémique et chronique.
- Les cellules endométriales situées en dehors de l’utérus réagissent aux hormones du cycle.
- À chaque cycle, elles saignent localement, ce qui déclenche une réaction inflammatoire persistante.
- Cette inflammation entretient les douleurs, favorise l’apparition de nouvelles lésions et contribue au cercle vicieux de la maladie.
Mais cette inflammation ne se limite pas au pelvis. Elle peut avoir des répercussions dans tout l’organisme :
- Augmentation des marqueurs inflammatoires dans le sang (CRP, cytokines) ;
- Excès de radicaux libres (stress oxydatif) ;
- Perturbation de l’immunité ;
- Altération du microbiote intestinal, qui peut renforcer les douleurs digestives et l’inflammation.
Pourquoi est-ce important ? Parce que toute stratégie visant à réduire l’inflammation chronique peut aider à soulager les symptômes. Et parmi ces leviers, l’alimentation est l’un des plus accessibles et des plus puissants.
Anti-inflammatoire
Pourquoi l’alimentation joue un rôle clé ?
L’alimentation influence l’inflammation de plusieurs façons :
- Les graisses : les oméga-3 ont un effet anti-inflammatoire, tandis qu’un excès d’oméga-6 ou de graisses saturées favorise l’inflammation.
- Les sucres rapides et ultra-transformés : ils stimulent la glycémie et peuvent activer des voies pro-inflammatoires.
- Les antioxydants (vitamines, polyphénols, caroténoïdes) : ils neutralisent le stress oxydatif, souvent élevé dans l’endométriose.
- Le microbiote intestinal : un régime riche en fibres nourrit les bonnes bactéries, qui produisent des acides gras protecteurs (ex. butyrate). Un microbiote équilibré soutient
aussi le système immunitaire.
On ne parle donc pas d’un “régime miracle”, mais d’un levier puissant et complémentaire qui agit sur plusieurs mécanismes liés à la maladie.
Quels aliments choisir ?
Alimentation endométriose
Dans l’endométriose, l’alimentation joue un rôle clé : il s’agit surtout de privilégier la qualité et l’équilibre plutôt que les restrictions strictes. Une approche nutritionnelle adaptée permet de réduire l’inflammation et de soutenir l’énergie.
Même si l’endométriose se manifeste de manière unique chez chaque femme, les études mettent en lumière des habitudes alimentaires qui semblent bénéfiques de façon générale.
Favoriser
- Fruits et légumes variés : riches en fibres, vitamines et antioxydants, ils contribuent à réduire l’inflammation et soutiennent le microbiote intestinal.
- Oméga-3 : présents dans les poissons gras (saumon, sardine, maquereau) et certaines graines, ils aident à réduire l’inflammation et font partie intégrante d’une alimentation bénéfique en cas d’endométriose.
- Fibres & légumineuses : elles nourrissent le microbiote et participent à une meilleure digestion. C’est un pilier important de la nutrition endométriose.
- Épices anti-inflammatoires : comme le curcuma ou le gingembre, qui contribuent à limiter l’inflammation et peuvent soutenir le confort des femmes atteintes d’endométriose.
Limiter
- Excès de sucres rapides (pâtisseries, sodas, produits industriels), qui entretiennent l’inflammation et favorisent les fringales.
- Produits ultra-transformés riches en additifs : ils entretiennent l’inflammation et sont donc peu adaptés dans une alimentation visant à réduire les douleurs liées à l’endométriose.
- Viandes rouges et charcuteries en excès, souvent associées à une inflammation accrue.
- Alcool et graisses saturées en grande quantité, qui perturbent l’équilibre hormonal et digestif.
Attention : il n’existe pas de liste universelle d’aliments interdits ou obligatoires. Par exemple, certaines femmes tolèrent bien le gluten ou les produits laitiers, d’autres non.
On parle souvent de “régime endométriose” sur Internet. Pourtant, il n’existe pas de régime unique ou universel qui convienne à toutes. C’est pourquoi je préfère parler d’alimentation adaptée et personnalisée, construite sur des bases anti-inflammatoires et ajustée à chaque femme.
- Il n’existe pas de solution miracle : l’alimentation peut aider, mais elle ne guérit pas l’endométriose.
- Les exclusions alimentaires multiples peuvent créer des carences (fer, calcium, vitamines) et augmenter la fatigue.
- Les symptômes varient fortement d’une femme à l’autre : douleurs, troubles digestifs, cycles… Ce qui soulage une personne peut être inutile, voire néfaste pour une autre.
Beaucoup de femmes atteintes d’endométriose décrivent des troubles digestifs associés : ballonnements, constipation, diarrhée, hypersensibilités alimentaires. Ces symptômes peuvent amplifier la douleur et accentuer la fatigue. Une alimentation adaptée peut aider à améliorer ce vécu, mais elle doit toujours tenir compte de la tolérance individuelle.
L’écoute du corps et l’accompagnement personnalisé sont essentiels pour identifier l’aliments qui déclenchent ou soulagent les symptômes. Parfois, ce ne sont pas seulement les aliments eux-mêmes mais aussi leur combinaison, leur quantité ou le moment de la journée qui influencent la digestion et l’inflammation.
Enfin, il ne faut pas oublier la dimension émotionnelle : l’alimentation est liée au plaisir, à la convivialité et à l’estime de soi. Une approche trop stricte peut générer stress et culpabilité, ce qui accentue paradoxalement l’inflammation. C’est pourquoi une alimentation endométriose doit rester douce, progressive et adaptée au quotidien de chaque femme.
en résumé
- L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique.
- L’alimentation anti-inflammatoire peut soutenir l’équilibre et apaiser certains symptômes.
- Il n’existe pas de “régime endométriose” universel : seule la personnalisation est efficace.
- Être accompagnée permet d’éviter les erreurs, les carences et de progresser en douceur.
Sources scientifiques : Donnez J, Cacciottola L. (2022). Endometriosis: An Inflammatory Disease That Requires New Therapeutic Options. Int J Mol Sci. PubMed 35163463 — (Endométriose : une maladie inflammatoire qui nécessite de nouvelles options thérapeutiques.) PubMed+1 | Santanam N et al. (2013). Antioxidant supplementation reduces endometriosis-related pelvic pain and peritoneal fluid inflammatory cytokines. Transl Res. PubMed 22728166 — (Une supplémentation antioxydante réduit la douleur pelvienne et certains marqueurs inflammatoires.) PubMed+1 | Huijs E, Nap A. (2020). The effects of nutrients on symptoms in women with endometriosis: a systematic review. Reprod Biomed Online. PubMed 32600946 — (Les effets de certains nutriments sur les symptômes de l’endométriose : revue systématique.)
mes accompagnements
En tant que nutritionniste spécialisée dans l’endométriose, je ne propose pas de recettes toutes faites. Mon rôle est de :
- expliquer les liens entre inflammation, digestion et alimentation,
- identifier vos déclencheurs et tolérances personnelles,
- construire une alimentation réaliste, adaptée à votre mode de vie,
- vous aider à retrouver de l’énergie, une digestion plus sereine et une diminution des douleurs au quotidien.
Vous n’êtes pas seule face à l’endométriose.
Avec une approche douce, respectueuse et personnalisée, je vous accompagne pour adapter votre alimentation, réduire l’inflammation et améliorer votre confort de vie.
