SOPK ou endométriose :
comprendre les différences pour mieux écouter son corps
De nombreuses femmes vivent des symptômes qui les déstabilisent : cycles imprévisibles, douleurs pelviennes, fatigue persistante, digestion capricieuse, difficulté à concevoir…
Parfois, ces signaux évoquent un SOPK. Parfois, ils ressemblent davantage à de l’endométriose. Et souvent, même les examens médicaux ne permettent pas d’y voir clair immédiatement.
Cette confusion est fréquente — et totalement légitime.
Pourtant, ce sont deux pathologies très différentes, avec des mécanismes opposés et des prises en charge distinctes.
Si tu es en plein questionnement, sache que tu n’es pas seule. Et surtout, aucun de tes symptômes n’est “dans ta tête”.
Article publié le 16/12/2025, rédigé par Cécile Spiteri
Nutritionniste à Genève | Spécialisée en déséquilibres hormonaux et métaboliques | prise de rendez-vous en ligne | consultation en ligne & en cabinet
des points communs…
mais deux natures tres differentes
Même si le SOPK et l’endométriose interfèrent avec le cycle menstruel, la fertilité et l’équilibre hormonal, leur origine est radicalement différente :
Le SOPK est un trouble hormonal et métabolique.
Il implique l’ovulation, l’insuline, les androgènes, le métabolisme et parfois le poids.
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique.
Elle implique le système immunitaire, l’inflammation, la douleur et parfois les organes digestifs.
Cela peut sembler abstrait, mais cette distinction change tout : la façon dont le corps réagit, dont les hormones fonctionnent, dont les symptômes apparaissent, et bien sûr, la manière d’accompagner chaque femme.
Le SOPK : un trouble hormonal et métabolique complexe
Le SOPK (Syndrome des Ovaires Polykystiques) touche environ 8 à 13 % des femmes en âge de procréer — ce qui en fait le trouble hormonal féminin le plus fréquent.
Le diagnostic repose sur les critères de Rotterdam (il faut au moins 2 éléments parmi) :
- Cycles irréguliers ou absence d’ovulation
- Excès d’androgènes (acné, pilosité, chute de cheveux)
- Aspect polykystique des ovaires à l’échographie (nombreux petits follicules)
Mais le SOPK ne se résume pas à des ovaires : c’est un déséquilibre global, qui implique plusieurs systèmes du corps.
La résistance à l’insuline : le “moteur caché” du SOPK
C’est l’un des mécanismes clés du syndrome. Quand les cellules répondent moins bien à l’insuline, le pancréas en produit davantage. Ce surplus d’insuline : augmente la sensation de faim, favorise le stockage (surtout au niveau du ventre), stimule les ovaires, perturbe l’ovulation. C’est un cercle vicieux… mais la bonne nouvelle, c’est qu’il répond très bien à la nutrition.
L’excès d’androgènes
Il peut générer : acné inflammatoire, chute de cheveux, pilosité accrue (visage, ventre, bas du dos), peau grasse. Ce déséquilibre est souvent l’un des premiers signes retrouvés.
Une inflammation chronique de bas grade
Discrète, silencieuse… mais bien réelle. Elle contribue à la fatigue, à la perturbation hormonale et parfois aux troubles digestifs.
Une ovulation irrégulière ou absente
C’est l’une des raisons pour lesquelles le SOPK peut affecter la fertilité. Mais une ovulation peut revenir — naturellement ou accompagnée.
L’endométriose : une maladie inflammatoire chronique
L’endométriose touche environ 10% des femmes.
Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre hors de l’utérus, sur : les ovaires, les trompes, le vagin, la vessie, les intestins, le diaphragme, parfois les nerfs.
Ces tissus réagissent au cycle hormonal, ce qui peut provoquer : inflammation, douleurs intenses, adhérences, fatigue, troubles digestifs.
Les symptômes typiques :
- douleurs menstruelles très fortes (souvent invalidantes)
- douleurs pelviennes chroniques
- douleurs pendant les rapports
- troubles digestifs sévères (ballonnements, diarrhée, constipation)
- douleurs irradiantes (dos, jambes, rectum)
- fatigue chronique
- difficultés à concevoir
La douleur est souvent centrale dans l’endométriose. Mais son intensité ne reflète pas toujours la gravité des lésions.
SOPK vs Endométriose : comprendre les différences essentielles
Caractéristiques
- Nature
- Cycle
- Douleurs
- Hormonologie
- Ovulation
- Poids
- Digestion
- Fertilité
- Diagnostic
SOPK
- Hormonale & métabolique
- Longs, irréguliers
- Présentes mais modérées
- Androgènes
- Perturbée ou absente
- Prise de poids fréquente
- Parfois touchée
- Ovulation irrégulière
- Hormones + écho
endométriose
- Inflammatoire & immunitaire
- Souvent réguliers mais douloureux
- Intenses, profondes, invalidantes
- Œstrogènes souvent normaux
- Possible mais douloureuse
- Variation possible
- Très souvent impactée
- Adhérences, inflammation
- IRM + écho spécialisée
SOPK vs Endométriose : comprendre les différences essentielles
SOPK
- Nature : Hormonale & métabolique
- Cycle : Longs, irréguliers
- Douleurs : Présentes mais modérées
- Hormonologie : Androgènes
- Ovulation : Perturbée ou absente
- Poids : Prise de poids fréquente
- Digestion : Parfois touchée
- Fertilité : Ovulation irrégulière
- Diagnostic : Hormones + écho
endométriose
- Nature : Inflammatoire & immunitaire
- Cycle : Souvent réguliers mais douloureux
- Douleurs : Intenses, profondes, invalidantes
- Hormonologie : Œstrogènes souvent normaux
- Ovulation : Possible mais douloureuse
- Poids : Variation possible
- Digestion : Très souvent impactée
- Fertilité : Adhérences, inflammation
- Diagnostic : IRM + écho spécialisée
Pourquoi les deux sont-ils si souvent confondus ?
L'inflammation
Présente dans les deux conditions, mais pour des raisons différentes.
Les troubles hormonaux
SOPK : androgènes élevés.
Endométriose : hypersensibilité aux œstrogènes.
Les troubles digestifs
SOPK : liés à l’insuline, au stress, à la dysbiose.
Endométriose : quasi systématiques.
La fatigue
Un symptôme majeur dans les deux pathologies… mais pour des causes différentes.
Les piliers qui influencent directement les deux pathologies
Le stress
Le cortisol peut :
- perturber l’ovulation
- aggraver la résistance à l’insuline
- intensifier les douleurs
- augmenter l’inflammation
Le stress chronique est un véritable amplificateur de symptômes.
Le microbiote
Un microbiote déséquilibré influence :
- la régulation des œstrogènes
- la sensibilité à l’insuline
- l’inflammation
- l’immunité
On parle ici de l’axe microbiote-œstrogènes (estrobolome).
L’alimentation
L’alimentation peut :
- réduire les douleurs
- stabiliser la glycémie
- soutenir l’équilibre hormonal
- apaiser le système digestif
- réduire la fatigue
Une approche anti-inflammatoire personnalisée peut transformer le quotidien.
Les bilans utiles pour mieux comprendre
SOPK
- FSH / LH
- Testostérone libre
- DHEA-S
- SHBG
- Insuline + HOMA-IR
- Vitamine D
- Zinc, chrome
- Échographie pelvienne
Endométriose
- Échographie spécialisée (experte)
- IRM
- Bilan digestif si nécessaire
- CRP ou marqueurs d’inflammation
- Analyse de la douleur (questionnaires validés)
ton corps ne te ment pas
SOPK ou endométriose… ou les deux…
Quel que soit ton parcours, sache que tes symptômes sont réels, légitimes, et qu’ils méritent d’être entendus avec respect et douceur.
Comprendre ce qui se passe à l’intérieur de toi est une première étape essentielle.
Envie d’y voir plus clair et d’apaiser tes symptômes ?
Si tu as des symptômes qui te semblent flous ou contradictoires, tu n’as pas à avancer seule. Si tu souhaites passer à l’étape supérieure, je t’accompagne avec douceur et bienveillance à travers deux programmes dédiés :
✨ Cycle-Harmonie — pour le SOPK, les cycles irréguliers, les variations hormonales
✨ Endo-Équilibre — pour l’endométriose, l’inflammation, les douleurs, la fatigue
FAQ - SOPK vs endométriose
Peut-on avoir un SOPK et une endométriose en même temps ?
Oui, absolument. Ce n’est pas rare.
Chez certaines femmes, le corps présente des fragilités communes… et c’est ce terrain particulier qui peut permettre aux deux conditions de coexister :
- inflammation chronique
- déséquilibre du microbiote
- stress prolongé
- perturbations hormonales
- carences micronutritionnelles
- facteurs environnementaux
Pour ces femmes, les symptômes sont souvent plus multiples, et l’accompagnement doit être encore plus individualisé et à l’écoute de leur histoire.
Peut-on avoir un SOPK même si on a des cycles réguliers ?
Oui. Certaines femmes ovulent régulièrement mais ont une hyperandrogénie ou des ovaires micro-polykystiques.
Peut-on avoir de l’endométriose sans douleur ?
Oui. La douleur dépend des zones touchées, du système nerveux, de l’inflammation… pas de la taille des lésions.
Le SOPK fait-il mal pendant les règles ?
Pas forcément. Les douleurs menstruelles intenses sont plus évocatrices d’endométriose.
Une alimentation anti-inflammatoire peut-elle vraiment aider ?
Oui : elle régule la glycémie (SOPK), apaise l’inflammation (endométriose), soutient le microbiote et stabilise l’énergie.
Comment savoir si c’est l’un ou l’autre ?
Il faut croiser : symptômes, bilans hormonaux, échographie et IRM.
Et parfois, plusieurs mois d’observation.
Est-il possible d’améliorer ses symptômes naturellement ?
Oui. Nutrition, gestion du stress, micronutrition, rythme de vie… ces axes ont un impact réel et mesurable.
